En collaboration avec Bruno Delavelle et Florence Kponou
Nous le savons, en 2020, des dizaines de milliards d’objets « intelligents » connectés transformeront notre quotidien et notre façon d’interagir avec le monde physique. Encore naissante, cette tendance est d’ores et déjà une réalité dans de multiples secteurs. Derrière cette « numérisation » de notre monde, de nouveaux services et de nouveaux usages apparaîtront. Et avec eux, de nouveaux acteurs et de nouveaux business models … Les entreprises devront encore une fois se réinventer !
Smart industries, smart cities
La connexion des objets à Internet, associée à la miniaturisation, à la diminution des coûts de production et au déploiement des outils d’analyse, confère aux objets jusqu’alors « muets » leur « intelligence ». Cette tendance qui s’imposera naturellement et progressivement pour certains, et sera vécue comme une révolution par d’autres, est déjà une réalité (voir nos précédents billets sur la santé – « La révolution numérique en marche dans l’industrie pharmaceutique » ou sur « La télévision connectée, un boom des ventes déconnecté des usages »).
De nouveaux services, un nouvel écosystème et de nouveaux acteurs
Les entreprises de tous secteurs développent frénétiquement de nouveaux produits et services « intelligents » capables de transmettre des données. Une célèbre marque d’eau minérale utilise ainsi un magnet connecté qui permet à ses meilleurs clients de commander des bouteilles livrées à domicile. Des lentilles connectées permettront bientôt la transmission d’informations sur le taux de glycémie des diabétiques.
Suivant, conformément à ce que nous vivons aujourd’hui dans notre monde des principes du 2.0, c’est tout un écosystème d’acteurs qui se met progressivement en ordre de marche pour définir et assembler les différentes briques. A la pointe des communications M2M (Machine 2 Machine), un constructeur automobile publie ainsi depuis cette année son logiciel de contrôle vocal en open source pour favoriser la création de solutions innovantes autour de ses produits … et renforcer ainsi leur attractivité et leur caractère différenciant.
Coté acteurs, si l’Internet des objets intéresse les opérateurs réseaux, les fournisseurs d’infrastructure ou encore les éditeurs de logiciels, le déploiement progressif d’un Internet des objets ouvert et interopérable permettra aussi l’émergence de nouveaux acteurs avec de nouveaux business models. Un des enjeux est la course à la définition de standards ouverts pour les systèmes embarqués. Quel acteur s’imposera dans ce domaine, comme Apple a su s’imposer avec son iPhone et sa place de marché ?
Entreprises, réinventez-vous maintenant
Soyons toutefois réaliste. Dans l’attente de standards permettant une réelle interopérabilité entre objets, la période actuelle reste basée sur un ensemble de systèmes fermés, par entreprise ou par secteur d’activité. Et bon nombre de difficultés restent encore à dépasser au regard des risques liés à l’utilisation massive d’Internet : qualité de service, déni de service, protection des données …
Néanmoins, notre période se prête particulièrement aux phases d’idéation permettant de définir les solutions, les standards et les leaders de demain ( « Start small Fail fast »), les entreprises doivent dès aujourd’hui :
- développer leurs « R&D de l’usage » pour définir les usages de demain comme le fait ce constructeur automobile qui travaille conjointement avec une université d’Art et de Design pour imaginer les utilisations futures des écrans tactiles embarqués au sein de ces véhicules ;
- favoriser l’émergence d’une culture de l’innovation au sein de leur organisation afin de préparer les relais de croissance de demain. Le lancement d’un « Innovation jam » sur son réseau social a permis à un acteur de l’électronique grand public de développer trois nouveaux produits ;
- se doter des compétences technologiques nécessaires au développement et au déploiement de ces nouvelles solutions. A l’image de cet industriel français qui a acquis dès 2011 une société IT, spécialiste des smart grid et du M2M qui sera la cheville ouvrière de sa prochaine transformation.
Pour plus d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à me contacter et à consultez La dynamique d’internet. Prospective 2030 – Commissariat Général à la stratégie et à la prospective (CGSP).